Les émanations de l’Aigle
Carlos Castaneda, La lueur de la conscience
– Que disent les
nouveaux voyants sur la nature de la perception, don Juan ?
– Ils disent que la
perception est une condition de l’alignement; les émanations intérieures au cocon
s’alignent avec les émanations extérieures qui leur correspondent. L’alignement
est ce qui permet à chaque créature vivante de cultiver la conscience. Les
voyants affirment cela parce qu’ils voient les créatures vivantes comme
elles sont en réalité : des êtres lumineux qui ressemblent à des bulles de
lumière blanchâtre. ”
Je lui demandai
comment les émanations intérieures au cocon s’accordent aux émanations extérieures,
pour réaliser la perception.
“ Les émanations
intérieures et les émanations extérieures sont les mêmes filaments de lumière, dit-il.
Les êtres sensibles sont des bulles minuscules composées de ces filaments, des
points de lumière microscopiques liés aux émanations infinies. ”
Il poursuivit et
m’expliqua que la luminosité des êtres vivants vient de la partie spécifique
des émanations de l’Aigle qu’ils contiennent dans leur cocon lumineux. Quand
les voyants voient la perception, ils constatent que la luminosité des
émanations de l’Aigle qui se trouvent à l’extérieur du cocon de ces créatures
avive la luminosité des émanations intérieures à leur cocon. La luminosité extérieure
exerce une attraction sur celle de l’intérieur; elle la prend au piège, pour
ainsi dire, et la fixe. Cette fixation constitue la conscience de chaque être particulier.
Les voyants peuvent
également voir comment les émanations qui se trouvent à l’extérieur du cocon
exercent une pression spéciale sur la partie des émanations qui est située à
l’intérieur. Cette pression détermine le degré de conscience dont jouit chaque
être vivant.
Je lui demandai
d’être plus clair quant à la façon dont les émanations de l’Aigle qui se trouvent
à l’extérieur du cocon exercent une pression sur celles de l’intérieur.
“ Les émanations de
l’Aigle, dit-il, sont plus que des filaments de lumière. Chacune d’entre elles
est une source d’énergie illimitée. Considère cela sous cet angle : les
émanations extérieures au cocon étant de même nature que celles qui se trouvent
à l’intérieur, leurs énergies forment une sorte de pression continue. Mais le
cocon isole les émanations qu’il renferme dans sa trame et oriente
ainsi la pression.
“ J’ai évoqué devant
toi le fait que les anciens voyants étaient maîtres dans l’art de manier la conscience,
poursuivit-il. Ce que je peux ajouter maintenant, c’est qu’ils étaient les
maîtres de cet art parce qu’ils avaient appris à manipuler la structure du
cocon de l’homme. Je t’ai dit qu’ils avaient élucidé le mystère de la
conscience. J’entendais par là qu’ils ont vu et compris que la
conscience est une lueur qui se trouve au sein du cocon des êtres vivants. Ils
l’ont appelée à juste titre la lueur de la conscience. ”
Il m’expliqua que les
anciens voyants ont vu que la conscience de l’homme est une lueur d’une
luminosité couleur d’ambre, plus intense que le reste du cocon.
Cette lueur se trouve sur une étroite bande verticale située à l’extrême
droite du cocon, et qui s’étend sur toute sa longueur. La maîtrise
des anciens voyants consista à déplacer cette lueur, à faire en sorte
qu’elle se propage, à partir de sa position d’origine, à la surface du
cocon, vers l’intérieur, sur sa largeur.
Carlos Castaneda, Le Feu du dedans, chp. 4 La lueur de la conscience, p. 84-86
esprit shaman
Aigle,
Castaneda,
énergétique